Possible grève au port de Montréal : l'industrie automobile est inquiète
La situation au Port de Montréal est « très préoccupante » et inquiète beaucoup l’Association canadienne des constructeurs de véhicules (ACCV), qui représente les intérêts des trois géants de Détroit au pays.
Rappelons que les membres du Syndicat des débardeurs du Port de Montréal ont rejeté dimanche à plus de 99% l’offre patronale afin de conclure une nouvelle convention collective.
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Une grève n’est pas envisagée pour l’instant, malgré la fin de la trêve de sept mois conclue l'été dernier avec l'Association des employeurs maritimes (AEM), qui venait à échéance cette fin de semaine. Le syndicat veut retourner à la table des négociations pour en arriver à une entente.
Montréal est le plus important port dans l’Est du Canada et le principal point d’entrée au pays pour l’industrie automobile. Brian Kingston, le directeur de l’ACCV, refuse cependant de dire quels fabricants de véhicules et fournisseurs de pièces seraient affectés par un arrêt de travail.
Les différentes chaînes d’approvisionnement fonctionnent au ralenti depuis plusieurs semaines alors qu’une pénurie mondiale de semi-conducteurs (puces électroniques) a forcé une interruption de la production dans bon nombre d’usines. Certains constructeurs ont même décidé de sacrifier certains systèmes – pensons à Ford et à General Motors avec leurs camionnettes pleine grandeur.
Il manque également de la mousse pour des sièges à plusieurs usines en raison de la tempête qui a paralysé le Texas il y a quelque temps. Mentionnons par ailleurs que les conteneurs pour transporter de la marchandise en bateau sont eux aussi victimes d’une pénurie.
Une grève au Port de Montréal pourrait être catastrophique. « Nous venons tout juste de sortir d’une crise économique majeure et avoir une plaque tournante de notre réseau de transport complètement en arrêt n’aidera pas notre économie à rebondir, a déclaré Kingston à Bloomberg. Des compagnies qui se méfient d’une grève ont déjà commencé à rediriger leurs cargaisons vers d’autres ports. »
L’année prochaine pourrait être encore plus cruciale alors que les contrats des débardeurs dans pas moins de 29 ports aux États-Unis viendront à échéance.