Dacia Sandero Stepway 2021 : l'entrée de gamme à la française

Publié le 17 octobre 2021 dans Essais par Julien Amado

Vous ne connaissez pas la marque Dacia? Difficile de vous en vouloir, puisque le constructeur roumain ne vend pas de véhicules chez nous. Mais avant de vous parler plus en détail du modèle que nous avons conduit durant quelques jours en France, un petit rappel historique s’impose.

Dans la Roumanie des années 60, le pouvoir communiste décide de se doter d’une industrie automobile. Toutefois le projet ne consiste pas à fabriquer un véhicule de A à Z, mais plutôt de produire des voitures sous licence. Un appel d’offres est lancé, avec des constructeurs automobiles… capitalistes! Parmi les fabricants qui se proposent, on retrouve Fiat, Ford ou Renault. Et c’est finalement le constructeur français qui l’emporte.

Apparue en 1966, la marque Dacia va produire divers modèles de la gamme Renault, dont la plus emblématique sera la R12, rebaptisée Dacia 1300.

Photo: Dacia

Au fil des années de nombreuses variantes verront le jour, ainsi que des modèles plutôt atypiques. Intégré au Groupe Renault en 1999, le constructeur roumain va jouer un rôle important dans la stratégie globale de son nouvel acquéreur. En effet, Dacia va devenir le fer de lance des modèles low cost comme on les appelle… en France.

Des véhicules d’entrée de gamme, avec des plates-formes et des motorisations Renault. Et le modèle qui a symbolisé ce renouveau, c’est la Logan en 2004. Une berline compacte très classique, dotée d’une bonne tenue de route, de performances correctes mais d’un équipement assez restreint… bas prix oblige. Mais ce qui a fait l’effet d’une bombe à sa sortie, c’est son prix : moins de 8 000 euros en 2004, quand il fallait dépenser au moins 15 000 euros pour s’offrir une Volkswagen Golf. Le succès a été immédiat et ne se dément pas depuis.

Photo: Dacia

Au fil des années, Dacia a diversifié sa gamme (familiale, VUS, camionnette, etc.) et est désormais très bien implantée en France, moins de 20 ans après son arrivée. La Logan a ensuite été remplacée par la Sandero, munie d’un hayon et non d’un coffre. Puis, Dacia a dévoilé la version Stepway, au style plus baroudeur. C’est ce modèle, millésime 2021, que nous avons conduit. S’il fallait comparer cette voiture à des concurrents vendus au Québec, il faudrait regarder du côté du Hyundai Venue ou du Nissan Kicks par exemple.

Un moteur, deux carburants

La Sandero de base est affichée à 9 990 euros seulement (14 600 $). Pour le modèle Stepway, il faut compter 13 090 euros (19 300 $) pour le modèle d’entrée de gamme.

Sachant que tous les montants en euros évoqués dans ce texte incluent les taxes, les tarifs demeurent étonnamment compétitifs, y compris quand ils sont convertis dans notre monnaie nationale, ce qui est assez rare pour être souligné.

Photo: Julien Amado

Notre modèle d’essai, une Sandero Stepway Confort équipée de plusieurs options (clé mains libres, système multimédia amélioré, aides à la conduite) ne coûtait que 15 890 euros, soit environ 23 500 $. Un tarif qui rendrait le véhicule compétitif avec un Hyundai Venue de milieu de gamme vendu chez nous.

D’autant plus que notre véhicule d’essai utilisait une motorisation particulièrement intéressante en France. Un bloc baptisé Eco-G qui peut être alimenté à l’essence ou au GPL. Aussi appelé « gaz de pétrole liquéfié », ce carburant est l’équivalent du propane chez nous. Sauf qu’au lieu de payer une conversion de plusieurs milliers d’euros sur un véhicule, Dacia le propose de série! Une excellente idée qui permet d’utiliser un carburant qui coûte environ 80 centimes d’euros par litre… au lieu des 1,50 à 1,70 euro pour l’essence lorsque nous avons essayé le véhicule!

Photo: Julien Amado

Cette solution technique permet aussi d’augmenter l’autonomie grâce aux deux réservoirs. Dans le cas de notre voiture d’essai, l’afficheur du tableau de bord indiquait entre 800 et 900 km d’autonomie théorique avec les deux réservoirs pleins. Aucun véhicule sous-compact vendu au pays ne fait mieux! Une fois les deux réservoirs remplis, un bouton permet de passer à l’essence ou au gaz quand on le souhaite.

Deux petits moteurs

Sous le capot de la Sandero Stepway, il est possible d’opter pour le moteur Eco-G précédemment cité ou pour un moteur à essence. Pour le premier, seule la boîte manuelle est disponible, alors que l’on peut obtenir une transmission CVT avec le second. Les deux blocs sont des 3 cylindres de 1 litre turbocompressés, qui développent 90 chevaux (100 quand on roule au propane).

Comme vous l’avez sans doute deviné, les performances sont loin d’être éblouissantes, particulièrement quand on les compare à nos repères nord-américains. D’une sonorité quelconque et générant quelques vibrations désagréables au ralenti, le moteur a surtout été conçu pour offrir du couple aux régimes usuels. Son manque d’appétence pour les hautes révolutions en témoigne. De son côté, la boîte de vitesses fait du bon travail, tout comme l’embrayage, dont la douceur et la progressivité aident lors des (nombreux!) changements de vitesse dans la circulation parisienne.

Photo: Julien Amado

Malheureusement, comme souvent avec les petits moteurs turbo de faible cylindrée, la consommation n’est pas aussi réduite que ce que l’on pourrait espérer. S’il est possible de descendre à environ 5 L/100 km dans des conditions idéales, nous avons plutôt consommé entre 7 et 8 L/100 km de moyenne durant notre essai.

Concernant la tenue de route, la Sandero Stepway se montre efficace, mais ne se démarque pas particulièrement par son dynamisme. Il faut aussi composer avec une direction très légère, dont la précision demeure cependant adéquate. Globalement, il s’agit d’un véhicule pragmatique et fonctionnel, qui nous amène du point A au point B. Sur des routes bien mieux revêtues que chez nous, le roulement s’est montré confortable et la tenue de cap sûre en toutes circonstances. Dommage qu’à haute vitesse des bruits de vent et de roulement viennent perturber les occupants. Il est vrai que l’on roule à 130 km/h sur les autoroutes françaises, mais tout de même…

Simple et efficace

Esthétiquement, le design de la Sandero ne se démarque pas par son originalité, même avec ses extensions en plastique noir. Mais sa ligne classique devrait bien vieillir. Pareil pour l’habitacle qui est on ne peut plus traditionnel. Pour diminuer les coûts de production, le plastique dur domine à l’intérieur, même si les rappels du tissu des sièges apposés sur le tableau de bord et les portes apportent un peu de cachet. Du côté de l’ergonomie, pas de commandes tactiles, haptiques et autres démonstrations technologiques, mais trois boutons rotatifs et des commandes physiques faciles à actionner même en roulant. Simple et fonctionnel.

Photo: Julien Amado

Le système multimédia fonctionne adéquatement et l’ajout d’un support pour téléphone cellulaire est très pratique au quotidien. Situé entre l’écran central et l’instrumentation qui fait face au conducteur, il est idéalement placé lorsqu’on l’utilise avec une application de navigation.

Les sièges se montrent suffisamment confortables à l’avant comme à l’arrière. Et l’espace pour la tête et les jambes est adéquat considérant le gabarit du véhicule. Dommage que le coffre soit petit, même pour un modèle sous-compact. Ayant une contenance de 328 litres seulement, il ne peut rivaliser avec celui d’un Hyundai Venue (528 litres) ou d’un Nissan Kicks (716 litres). Précisons par contre que les barres de toit de la Sandero Stepway sont partiellement démontables et peuvent être disposées transversalement pour accueillir un coffre de toit! Une autre astuce bien pensée pour ceux qui souhaitent partir en vacances avec plus de bagages (voir galerie photo).

Pour conclure, il nous faut répondre à une dernière question : est-ce que la Dacia Sandero Stepway serait compétitive chez nous? Avec un coffre plus généreux et une motorisation libérant 20 ou 30 chevaux supplémentaires, sans aucun doute. Une campagne marketing ciblant la bicarburation essence/propane pourrait aussi convaincre certains automobilistes désireux de réduire leur facture à la pompe. Mais le dernier obstacle, et non le moindre, serait de réussir à vendre une voiture roumaine fabriquée avec des pièces d’origine Renault en Amérique du Nord…

Les plus :

Prix très compétitif

Alimentation essence et propane de série

Roulement globalement confortable

Prix compétitif… même en euros!

Les moins :

Moteur 3 cylindres un peu juste

Voiture bruyante à haute vitesse

Pas de boîte automatique avec la bicarburation essence/propane

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En vidéo : la Renault 17 Gordini

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