Rivian, constructeur américain de camions, VUS et camionnettes électriques, a annoncé mardi soir avoir levé 11,9 milliards de dollars à l'occasion de son entrée en bourse à Wall Street avec un prix d'introduction à 78 dollars l'action et en émettant plus de titres qu'initialement prévu.
Cela représente une valorisation de 67,9 milliards de dollars si ne sont pas prises en compte les stock-options et autres actions convertibles.
Ce niveau est bien au-dessus de ce à quoi s'attendait l'entreprise début novembre, quand elle avait proposé une fourchette comprise entre 57 et 62 dollars l'action.
L'entreprise avait initialement prévu d'émettre 135 millions de nouveaux titres pour l'occasion, mais au vu de la demande des investisseurs, a porté ce montant à 153 millions, a-t-elle indiqué dans un communiqué publié mardi soir. Elle s'est aussi réservé le droit d'émettre 22,95 millions d'actions supplémentaires dans un délai de 30 jours au prix d'introduction.
Si cette option est exercée, la compagnie aura levé 13,7 milliards de dollars d'argent frais et serait valorisée 69,7 milliards.
Le groupe fera ainsi une entrée en trombe au Nasdaq sous le symbole RIVN puisqu’il est valorisé presque autant que Ford (80,4 milliards) ou General Motors (85,11 milliards) alors même que la société vient à peine de sortir ses premiers véhicules de la chaîne de production.
Elle a en effet livré ses premiers pick-up, baptisés R1T, en septembre et prévoit d’écouler ses premiers VUS, les R1S, en décembre.
Fin octobre, elle avait un carnet de commandes pour 55,4000 R1T et R1S qu’elle comptait livrer d’ici fin 2023.
Rivian prévoit aussi de livrer 100 000 camionnettes à Amazon d’ici 2030.
La société profite de l’engouement des investisseurs pour les véhicules électriques, qui a valu à Tesla de passer récemment au-dessus de la barre symbolique des 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Elle a été fondée en 2009 par Robert Scaringe, un passionné de voitures qui a voulu dès la fin de ses études se concentrer sur un moyen de transport moins polluant qu’une automobile traditionnelle.
Il pensait initialement développer une voiture de sport, mais a changé de créneau en 2012 pour se pencher sur les plus gros véhicules.
Rivian est parfois présenté comme le nouveau « Tesla » sur ce créneau.
Cette comparaison n’est pas forcément justifiée, selon Jessica Caldwell du cabinet Edmunds.
Tesla a sorti son premier modèle quand personne ne se souciait vraiment des voitures électriques, explique-t-elle.
Rivian « arrive sur un marché qui semble déjà un peu saturé » avec d’autres start-up de véhicules électriques comme Faraday ou Fisker, et surtout avec des constructeurs traditionnels se préparant à débouler sur le créneau.
« Le plus gros constructeur de pick-up au monde, Ford, s’apprête à lancer un véhicule plus abordable, plus gros, sous une marque plus connue, dans les mois à venir », le F150 Lightning, rappelle la spécialiste.
En vidéo : Antoine Joubert nous présente le Rivian R1T