Prix de l’essence : il faut s’attaquer aux taxes, juge l’IEDM
Les automobilistes sauveraient plus de 40 cents le litre d’essence si Québec éliminait le prix minimum sur l'essence, la taxe provinciale ainsi que la TVQ, selon l'Institut économique de Montréal (IEDM).
Les chercheurs de l’IEDM ont réagi à la proposition populiste du chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, de limiter le prix de l'essence à 1,60 $/L. Le politicien a qualifié, dimanche, la hausse du prix à la pompe de « vol qualifié » de la part des pétrolières.
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« Croire que de plafonner le prix de l'essence n'aurait aucune conséquence est digne d'un conte de Disney », a commenté le directeur des opérations et économiste à l'IEDM, Miguel Ouellette.
Si le prix maximum est aussi bas que celui proposé par M. Plamondon, les raffineries québécoises pourraient être contraintes à ne pas pouvoir s'approvisionner en pétrole à un prix leur permettant d'être viables et rentables. « Après tout, prix plafond est synonyme de pénurie dans bien des cas, au grand détriment de la population », souligne-t-il.
Les experts de l’IEDM suggèrent que les élus éliminent les mesures en place qui augmentent artificiellement le prix à la pompe.
« On paie présentement environ 60 cents le litre en taxes, ce qui représente un montant parmi les plus élevés en Amérique du Nord. Il ne faut pas oublier que ces taxes sur l'essence se répercutent sur le prix des aliments, des vêtements et du transport en général, ce qui accentue la spirale inflationniste que nous vivons actuellement. Sans compter les conséquences négatives sur le tourisme au Québec et sur la mobilité des travailleurs », a ajouté Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l'IEDM.
Selon l’IEDM, la vraie solution pour offrir le répit aux familles québécoises serait d’abolir le prix minimum sur l'essence, la taxe provinciale sur l’essence (19,2 cents/L) ainsi que la TVQ (21 cents/L). Les taxes des gouvernements sur l'essence représentent plus du tiers du prix et le prix minimum à la pompe qui mine la concurrence.
« Bien qu'il soit vrai qu'un prix élevé à la pompe soit coûteux pour les familles, tenter de le faire diminuer avec une politique populiste, qui fait fi de notions économiques de bases, m'apparaît contre-productif », a conclu M. Ouellette.