Balado : un vendeur automobile se confie sur les impacts de la pénurie de véhicules
Un consommateur qui n’a pas magasiné de véhicule neuf au cours des deux dernières années pourrait avoir une succession de surprises lors de sa prochaine visite chez un concessionnaire. En effet, la pénurie de véhicules neufs a pratiquement rayé de la carte la négociation et occasionne des délais d’attente pouvant atteindre plusieurs mois.
Pour discuter du processus d’achat d’un véhicule neuf en 2022, Antoine Joubert et Germain Goyer se sont entretenus avec François Gravel, représentant des ventes chez Arbour Volkswagen, dans le cadre de l’émission Le Guide de l’auto sur QUB Radio.
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Finis les gros inventaires
S’il était courant avant 2020 que les concessionnaires aient en inventaire quelques centaines de véhicules, la situation a changé de tout au tout. Actuellement, les concessionnaires n’ont rien ou pratiquement rien en inventaire.
François Gravel, qui cumule près de quarante ans de métier, n’entrevoit pas un retour à l’ancienne méthode de fonctionner pour les manufacturiers. Pour le consommateur, les conséquences sont nombreuses. « C’est malheureux et c’est compliqué. Des gens ont besoin d’un véhicule rapidement dans le cas d’un règlement d’assurance, des pertes totales, de changements de carrière, etc. Les gens se présentent en concession et on ne peut même pas leur faire essayer un véhicule puisqu’on n’en a tout simplement pas en inventaire. On vend donc de l’air! » s'exclame-t-il.
Étant donné que la négociation a été éliminée du processus d’achat d’un véhicule neuf, la marge bénéficiaire est forcément plus élevée pour un concessionnaire. Or, pour une entreprise de l’envergure d’Arbour Volkswagen, le volume annuel est d’environ 1200 véhicules. Pour l’année en cours, M. Gravel admet qu’il sera difficile d’atteindre la moitié de ce chiffre. Il y a donc un manque à gagner considérable.
Des prix plus élevés
En plus de devoir intégrer la notion du temps d’attente pour l’obtention d’un véhicule neuf, les consommateurs doivent également prendre conscience de la hausse des prix. Bien que certains manufacturiers arrivent à proposer des PDSF parfois alléchants, le taux d’intérêt au financement ou à la location fait considérablement bondir le paiement mensuel du client.
« Les véhicules à 250 $ ou 300 $ par mois, ça n’existe plus. On commence maintenant à 475 $ par mois pour une Jetta en location. Il y a cinq ans, je louais des Jetta à 280 $ par mois. Ces clients-là, on les perd souvent. On vit définitivement un exode d’une partie de la clientèle en raison des taux d’intérêt », confie M. Gravel.
Tout ça est bien sûr difficile à avaler pour les clients, mais aussi pour les vendeurs qui doivent souvent composer avec une certaine insatisfaction face à ces nouveaux défis. « Pour les plus jeunes représentants, ce n'est pas évident. Réussir à faire un salaire intéressant dans l'automobile présentement, ça relève du défi », souligne François Gravel, qui rappelle que les vendeurs touchent leur commission seulement quand le véhicule est livré... peu importe le délai.
Actualités de la semaine
Au cours de cette émission, il a aussi été question du dépôt d’une action collective contre Toyota Canada et la défectuosité du câblage à haute tension du RAV4 hybride.
Essais routiers
Les deux animateurs ont aussi livré leurs impressions sur les Cadillac XT4 2022 et Acura MDX Type S 2022 récemment mis à l’essai.
Pour tout savoir sur les assistants vocaux et personnels
La technologie prend de plus en plus de place dans l’automobile. Dans l’optique de couvrir cette facette complexe de l’industrie, Antoine Joubert et Germain Goyer recevront mensuellement Mathieu Roy, chroniqueur techno. À l’occasion de cette première chronique, Mathieu a démystifié le phénomène des assistants personnels et vocaux.
Le Guide de l'auto, c'est tous les samedis à 10h sur QUB Radio, en reprise le dimanche à 18h.