Essai tourisme : quatre musées et 1 300 km en Dacia Duster 2022

Publié le 29 octobre 2022 dans Essais par Julien Amado

Si vous êtes un lecteur assidu de nos essais routiers, vous vous souvenez sans doute de notre essai du Dacia Sandero Stepway, un petit véhicule similaire à un Nissan Kicks ou un Hyundai Venue, que nous avons conduit en 2021.

Un an plus tard, nous avons pris la route avec son grand frère, le Duster. Un véhicule vendu par le constructeur roumain Dacia, appartenant au Groupe Renault, et qui propose des modèles d’entrée de gamme en Europe. Plus long qu’un Hyundai Kona mais plus court qu’un Subaru Crosstrek, son format le classerait dans la catégorie des VUS sous-compacts au Québec.

Restylé en 2021, le Duster actuel arbore des lignes plus aventurières que le modèle sortant, une tendance similaire à celle des véhicules vendus chez nous. Cela se remarque notamment à son design plus musclé et à ses ailes galbées soulignées par des éléments en plastique noir.

Photo: Julien Amado

Vendu à partir de 14 490 euros taxes incluses (19 600 $) la gamme de prix du Duster s’étend jusqu’à 22 900 euros (31 000 $). Notre modèle d’essai disposait de la transmission automatique, du moteur le plus puissant (150 chevaux en Europe, 148 chez nous) mais pas du rouage intégral, une option réservée au moteur diesel.

Partis de chez Renault en région parisienne, nous avons ensuite pris la route en direction de la région Grand Est, avant d’obliquer vers le sud pour rejoindre la Bourgogne-Franche-Comté et la région Centre pour achever ce road trip là où il a commencé : chez Renault. Un périple d’un peu plus de 1 300 kilomètres, au cours duquel nous avons visité quatre musées automobiles.

Pour changer des essais routiers classiques, embarquez avec nous pour un essai mêlant tourisme, passion automobile et essai d’un véhicule inconnu chez nous.

Moteur alerte et roulement confortable

En grimpant dans le Duster, on se rend tout de suite compte qu’il s’agit d’un véhicule d’entrée de gamme, où les coûts doivent rester maîtrisés. Beaucoup de plastiques durs et peu d’équipements quand on le compare à des modèles plus huppés. Dacia recycle aussi des commandes qui existaient sur des modèles Renault il y a longtemps. Pour l’anecdote, la commande des rétroviseurs électriques ou de la radio à droite du volant sont les mêmes que ceux de ma première voiture, une Renault Twingo sortie d’usine en 2001!

Photo: Julien Amado

Cela dit, cette absence relative de technologie n’est pas un problème en tant que tel. Et si l’on regarde les choses sous un angle plus pragmatique, moins de haute technologie c’est aussi moins de risques de bris! Les commandes physiques sont d’ailleurs faciles à actionner sans jamais quitter la route des yeux.

Petite concession à la modernité tout de même, Dacia a monté le désormais indispensable écran central abritant un système multimédia plutôt basique. Mais grâce à Apple CarPlay, on profite d’un affichage aussi moderne que des véhicules plus haut de gamme.

Les premiers tours de route avec le Dacia Duster se font en douceur dans la congestion parisienne. L’avancée vers l’est permet au véhicule de se dégourdir davantage les roues. À la conduite, on retrouve un véhicule alerte, dont le moteur fait preuve d’un bon allant.

Il s’agit d’un 4 cylindres de 1,3 litre turbocompressé dont les 148 chevaux sont tous bien présents. Suffisamment rempli à bas régime, il ne rechigne pas à monter dans les tours ensuite, permettant de profiter de bonnes accélérations et reprises. Passer de 80 à 130 km/h ne présente aucune difficulté, et nous avons trouvé cette petite mécanique plus performante que le 2 litres atmosphérique d’un Subaru Crosstrek par exemple.

Photo: Julien Amado

La transmission automatique à double embrayage à 6 rapports fait son travail correctement, mais se montre parfois hésitante. Il est aussi arrivé qu’elle donne quelques à-coups, notamment à basse vitesse. Cela dit, le bilan global demeure positif dans l’ensemble.

Nous avons aussi été agréablement surpris par le confort de roulement. Les suspensions absorbent bien les irrégularités de la route et ne malmènent pas les occupants, y compris lorsque la qualité de l’asphalte se dégrade.

De Paris vers Peugeot

Après environ 250 kilomètres d’autoroutes, nous avons quitté les voies rapides à hauteur de Chaumont : destination Sochaux par les routes nationales et départementales pour rejoindre le Musée de l’Aventure Peugeot.

Photo: Julien Amado

Un Musée qui regroupe des véhicules du constructeur français des origines jusqu’à nos jours. La visite débute par ordre chronologique, avec de superbes voitures de luxe du début du siècle. Des moteurs à la taille démesurée mais au rendement médiocre, montés sous des carrosseries superbement dessinées. En avançant dans le temps, les véhicules deviennent de plus en plus modernes, pour terminer dans les années 2000.

Par ailleurs, on retrouve une section est dédiée aux mobylettes, notamment la fameuse Peugeot 103 qui n’a pas connu un grand succès en Amérique du Nord, mais qui a bercé plusieurs générations d’adolescents en France.

Photo: Julien Amado

Une partie du musée est évidemment dédiée à la course automobile, où l'on peut retrouver les deux modèles vainqueurs des 24 Heures du Mans (Peugeot 905 et 908 HDI FAP). Mais aussi les 405 T16 et 208 T16 Pikes Peak, qui ont battu le record de la célèbre montée, ou encore la mythique 205 Turbo 16 championne du monde des rallyes (WRC) au milieu des années 80.

Photo: Julien Amado

Le musée abrite aussi d’autres spécialités de Peugeot, comme les ustensiles de cuisine, des outils, de l’électroménager, etc. Une infinité d’objets exposés dans une ambiance rétro qui valent vraiment le détour. Et si vous arrivez à l’heure du dîner comme nous, un petit passage par la brasserie ne devrait pas vous décevoir. Le rapport qualité/prix est bon et manger avec une vue sur d’aussi belles voitures est très plaisant. D’autant plus que les options de restauration à proximité immédiate sont plutôt limitées.

Enfin, si vous vous trouvez dans la région, le Musée National de l’automobile de Mulhouse vaut également le détour, notamment pour son incroyable collection de Bugatti.

Photo: Julien Amado

Pour notre part, jamais rassasiés de belles voitures à contempler, nous avons ensuite pris la route en direction de la Bourgogne, à Savigny-les-Beaune plus exactement. On y trouve un superbe château qui regroupe tout ce que les amateurs de mécanique apprécient. Le hasard a fait que nous sommes arrivés en même temps qu’un club anglais passionné de Lancia Beta.

Photo: Julien Amado

À l’intérieur du musée, on trouve évidemment des voitures, avec une collection de modèles Abarth très complète, des camions de pompiers et des motos anciennes. Mais aussi une collection d’avions de chasse du monde entier. Désarmés et dépourvus de leurs moteurs, ils sont dans un état inégal à cause de leur exposition aux intempéries.

Photo: Julien Amado

Mais avouez que c’est tout de même assez inusité de voir une centaine d’avions de combat stationnés dans un château au milieu des vignes! À ce propos, si vous passez par la Bourgogne, profitez-en pour déguster de bons vins et vous régaler de bœuf bourguignon ou d’œufs en meurette, dont la sauce au vin rouge est un véritable délice!

Routes sinueuses et piste de kart

Au départ de Beaune, nous avons pris la route à l’ouest en direction de Magny-Cours, le célèbre circuit français. Nous avons traversé des paysages magnifiques, qui serpentent entre les vignes avant de trouver une végétation plus forestières. Mais surtout des virages à n’en plus finir! Le Duster, qui n’a pas de réelles prétentions sportives, s’en est tiré avec les honneurs, même si son poids haut perché et sa direction légère et surassistée ne jouent pas en sa faveur. Reconnaissons-le, pour cette partie du voyage, l’Alpine A110 que nous avons conduite il y a trois ans aurait été plus adaptée!

À défaut d’une sportive sur la route, nous espérions visiter le Conservatoire de la Monoplace Française à Magny-Cours, mais son entrée est malheureusement réservée aux groupes. Histoire d’évacuer notre frustration, nous avons pris la direction du circuit de kart, où nous avons découvert une formule géniale. Pour 49 euros (66 dollars), le « Pack Sensations » permet de faire deux sessions de 10 minutes.

La première sur un kart classique, similaire à ceux que l’on conduit un peu partout au Québec, et la deuxième à bord d’un kart à moteur 2 temps de plus de plus de 20 chevaux. Un engin à la puissance haut perchée, physique et qui ne pardonne pas les erreurs. Mais quel plaisir! Si vous passez dans la région et que vous aimez le pilotage, cela vaut vraiment la peine.

Photo: Julien Amado

Dacia Duster et Renault Espace F1

La dernière partie de notre périple, plus à l’ouest, nous emmène d’abord au Musée Automobile de Valençay. Un petit musée régional qui ne paye pas de mine vu de l’extérieur, mais qui abrite une grande diversité de véhicules et quelques raretés comme une Facel Vega Facellia ou une Citröen M35 à moteur rotatif! Plus insolite, il est même possible de monter à bord d’une Citroën C3 de 1926 et de s’y faire photographier! C’est assez rare pour être souligné.

Photo: Julien Amado

Mais notre coup de cœur lors de ce voyage a eu lieu quelques kilomètres plus loin, à Romorantin-Lanthenay, siège de la défunte marque Matra. Vous ne la connaissez peut-être pas, mais vous avez forcément entendu parler de certains véhicules mis au point par ce fabricant novateur dont les équipes sortaient sans cesse des sentiers battus.

Photo: Julien Amado

Divisée en plusieurs parties, le musée fait la part belle à tout ce qui concerne la compétition, avec en point d’orgue le titre mondial de Jackie Stewart à bord de sa F1 Tyrrell-Matra à moteur Ford en 1969.

Photo: Julien Amado

Mais Matra, c’est aussi un V12 d’exception, développé durant plusieurs années, et dont les principales évolutions sont regroupées dans une salle noire, où seuls les moteurs ressortent, ce qui donne une certaine solennité à l’ensemble. Ajoutons une mention spéciale au V6 biturbo qui aurait pu motoriser des F1 au début des années 80, mais qui sera finalement laissé à l'état de projet.

Photo: Julien Amado

Mais le véhicule le plus incroyable de la collection est sans aucun doute le Renault Espace F1. Ceux qui ont joué à Gran Turismo 2 dans leur jeunesse se souviennent probablement avoir conduit ce monospace en fibre de carbone monté sur un châssis de F1 Williams.

Photo: Julien Amado

Lors de notre visite, le véhicules était dépourvu de toute barrière de protection, ce qui permettait de l’observer de très près. Et avec le coffre ouvert on pouvait admirer le V10 Renault, dont les trompettes d’admission débouchent directement entre les sièges arrière! Sans oublier toute la partie arrière qui est intégralement à découvert.

Photo: Julien Amado

Après cette rencontre émouvante, nous avons poursuivi la visite avec la partie consacrée aux modèles de route et aux prototypes. On y retrouve des véhicules étranges, dotés de technologies innovantes mais aussi les prototypes qui ont donné naissance au Renault Espace, « l’Autobeaucoup français ».

Photo: Julien Amado

Sans oublier le fameux Renault Avantime, le premier VUS coupé de luxe. Un segment très populaire aujourd’hui, mais qui a pourtant été un échec cuisant au début des années 2000. Un véhicule devenu culte, qui prouve qu’avoir raison avant tout le monde c’est malheureusement avoir tort.

Photo: Julien Amado

Au moment de conclure notre visite, il y avait même une exposition temporaire sur les voitures de rallye les plus mythiques. Avec notamment des modèles au riche palmarès comme la Lancia Stratos, l’Opel Manta, la Citroën Xsara WRC, etc. Au total, nous avons passé presque trois heures sur place, émerveillés par la diversité des modèles exposés. Soyons francs, les 7 euros (9,5 $) demandés pour accéder à ce musée sont une véritable aubaine!

Reprenant la route vers le nord, nous avons demandé un dernier effort autoroutier à notre fidèle Dacia Duster, qui s’est montré à la hauteur du fort kilométrage que nous lui avons demandé de parcourir en peu de temps. Confortable et correctement insonorisé, même si plusieurs concurrents font mieux, il s’est aussi montré très économe en carburant. Au terme de notre essai d'un peu plus de 1 300 kilomètres, où nous ne l’avons pas toujours ménagé, le moteur n’a consommé que 6,7 L/100 km en moyenne.

Si jamais vous avez craqué pour cet utilitaire, sachez qu’il y a malheureusement très peu de chances qu’il fasse le déplacement jusqu’au Canada un jour. Mais si on vous le propose à la location pour vos vacances, vous savez désormais tout sur ce qu'il y a à savoir sur ce VUS d’entrée de gamme.

Les plus :

Roulement confortable
Performances adéquates
Prix compétitif
Consommation raisonnable

Les moins :

Manque de réactivité de la boîte automatique
Direction légère et surassistée
Rouage intégral réservé à la version diesel

Le VUS conduit dans ce reportage est un véhicule de presse fourni par le Groupe Renault. En revanche, aucun partenariat n’a été noué avec les musées visités ou les activités citées dans le texte, qui ont toutes été payées comme n’importe quel client.

À voir aussi : la Renault 4 de l'exposition Terre des Hommes à l'essai

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