BMW i3 2014 : Puissance silencieuse
Les automobiles électriques ont franchi un cap. Elles sont passées du statut de curiosités à celui de véhicules destinés à un marché bien réel. Et la BMW i3 2014 est peut-être le modèle qui illustre le mieux ce nouveau statut. Dans ce froid pays qui est le nôtre, nous entretenons une relation complexe avec les véhicules alimentés par batterie : ils sont intéressants à cause de nos tarifs d’électricité relativement bas et du prix élevé de l’essence, mais personne ne veut se retrouver avec une batterie à plat en hiver.
Or, cette BMW i3 n’est pas un gadget ou un jouet pour millionnaires qui s’ennuient. C’est un véhicule pour le vrai monde et elle pourrait permettre à des milliers d’automobilistes canadiens de se libérer du pétrole sans sacrifier pour autant le plaisir de conduire ou le côté pratique. Je n’ai pas passé beaucoup de temps derrière le volant de la toute nouvelle i3, mais j’ai tout de même roulé suffisamment pour constater que ce petit véhicule à hayon a ce qu’il faut pour attirer une nouvelle génération de conducteurs de voitures électriques chez les concessionnaires.
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Autonomie à la hausse
L’autonomie et le temps de charge de la batterie sont les deux principaux facteurs qui ont ralenti l’acceptation des véhicules électriques jusqu’à maintenant. BMW a trouvé des solutions ingénieuses à ces deux problèmes.
La i3 est en mesure de rouler 160 km avec une pleine charge. Cela devrait amplement répondre aux besoins de la grande majorité des automobilistes qui se rendent au travail chaque matin. Vous aimeriez pouvoir parcourir de plus longues distances à l’occasion? On peut faire passer l’autonomie totale à 300 km en ajoutant une génératrice optionnelle munie d’un petit réservoir à essence. Vous pouvez aussi participer à un programme de BMW qui permet d’emprunter un véhicule à essence "normal" chez votre concessionnaire pour les plus longs voyages. BMW affirme que même par les plus grands froids hivernaux, la batterie de la i3 conservera une autonomie de 120 km, ce qui demeure très raisonnable. J’ai hâte de pouvoir valider cette dernière affirmation derrière le volant l’hiver prochain.
Quant au temps de charge de la batterie, il est de cinq heures avec le câble livré de série, et de trois heures avec la borne de charge optionnelle. Qui plus est, le système de navigation de la i3 localise tous les postes de recharge publics des environs, au cas où vous ayez besoin de refaire le plein d’énergie en cours de route.
Un moteur vif
Quand on met la pédale au plancher, la i3 livre ses électrons avec enthousiasme au moteur électrique. Monté à l’arrière, il produit une solide cavalerie de 170 chevaux, avec un couple de 184 lb-pi. Les amateurs seront également heureux d’apprendre que ce moteur entraîne les roues arrière, et non celles d’en avant, ce qui est de plus en plus rare de nos jours. À l’accélération initiale, la i3 bondit avec autorité aux feux verts et le moulin électrique pousse fort jusqu’à 100 km/h. À vitesses plus élevées, les dépassements deviennent graduellement moins énergiques. Le mode de conduite de base – Confort – est le plus satisfaisant. Les modes Eco Pro et Eco Pro+ demeurent convenables pour les allers-retours au bureau; ils permettent d’augmenter l’autonomie en adoucissant la réponse du moteur et en réduisant l’intensité de la climatisation.
Pour l’essentiel, la i3 se comporte comme une auto « normale ». La principale différence apparaît lorsqu’on lève le pied de l’accélérateur. Le système de freinage régénératif entre alors aussitôt en action et il fait ralentir la voiture (tout en rechargeant la batterie). En fait, on peut même immobiliser l’auto complètement sans toucher à la pédale de frein. Au début, on est un peu décontenancé de ne pas simplement continuer sur l’élan quand on relâche l’accélérateur, mais on s’habitue rapidement. La tenue de route de la i3 est solide, mais non sportive. Autrement dit, vous ne vous ennuierez pas au volant de cette BMW, mais elle est conçue pour offrir un roulement supérieur et non pas des performances relevées.
Aménagement intérieur élégant
Dans certaines autos électriques – comme la Nissan Leaf – l’aménagement intérieur axé sur la matière plastique me déprime. Ce n’est pas le cas de la BMW i3 2014. L’habitacle, dégagé et ample, est doté de sièges de cuirs souples, de garnitures de bois et d’élégants panneaux de portes et de tableau de bord de sources naturelles au fini brut. Les places arrière sont relativement spacieuses. On y accède facilement grâce aux portières arrière à ouverture inversée et à l’absence de pilier B. L’espace de chargement de moins de 300 litres n’est pas énorme, mais il se trouve multiplié par trois lorsqu’on rabat le dossier des sièges arrière.
L’instrumentation et l’interface du système de navigation/infodivertissement/communication sont présentées dans deux écrans ACL, un devant le pilote et un en haut de la console centrale. La i3 est munie d’une version classique du système de commande iDrive de BMW, avec molette rotative dans la console. La transmission est gérée par l’intermédiaire d’une commande en plastique un peu étrange située sur le côté de la colonne de direction. On la fait pivoter pour sélectionner la marche avant ou arrière (on y trouve également les boutons arrêt/démarrage et stationnement). Je n’ai pas trop aimé le fait qu’on doive faire une contorsion de la main autour du volant pour l’atteindre; j’aurais préféré un aménagement plus conventionnel.
Offerte à prix raisonnable
La i3 est une voiture réellement conçue pour rouler au quotidien, et non pas simplement pour impressionner la galerie dans une salle de montre. D’ailleurs, son prix de base inférieur à 45 000 $ est très éloquent à cet égard. En réalité, on peut se procurer une i3 raisonnablement bien équipée pour moins de 50 000 $, ce qui est tout à fait accessible pour la clientèle courante de BMW.
La plus grande interrogation qui demeure, c’est la fiabilité de la i3 en hiver. Est-ce que les acheteurs auront peur que le froid vienne trop réduire l’autonomie de la batterie? Personnellement, j’espère que non parce que la BMW i3 est un véhicule électrique à la conduite souple, pratique et bien conçu, prêt à prendre fièrement la relève des combustibles fossiles.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | BMW i3 2014 |
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Version à l'essai | Range Extender |
Fourchette de prix | 44 950 $ |
Prix du modèle à l'essai | n.d. |
Garantie de base | n.d. |
Garantie du groupe motopropulseur | n.d. |
Consommation (ville/route/observée) | n.d. |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Tesla Model S, Chevrolet Volt |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Si on n’utilise pas la génératrice, la consommation d’essence est nulle. |
Valeur subjective | Avec son prix abordable, surtout quand on tient compte de l’équipement, la i3 est l’une des voitures électriques qui offrent la meilleure valeur sur le marché. |
Esthétique | Tout le monde se retourne sur son passage. |
Confort | La i3 obtient de très bonnes notes à ce chapitre avec ses matériaux raffinés, son équipement abondant et sa suspension bien calibrée. |
Performances | C’est une voiture rapide, qui offre une tenue de route supérieure à la moyenne dans la catégorie des voitures électriques, mais ce n’est tout de même pas une sportive. |
Appréciation générale | Bien conçue, bien réalisée, c’est l’une des meilleures voitures électriques abordables offertes sur le marché. |