Subaru BRZ VS Mazda RX-8: La neuve ou l'usagée?

Publié le 25 septembre 2014 dans Matchs comparatifs par Frédérick Boucher-Gaulin

Il y a deux écoles de pensée quand vient le moment de s'acheter une voiture sport : certains sont portés vers l'attrait d'une nouvelle voiture, d'autres vont plutôt pencher vers un modèle usagé.

Mais quel camp est le meilleur pour l'amateur de performance qui cherche à limiter les dégâts à son budget? Celui des machines sportives – mais abordables – qui sentent encore l'adhésif industriel , ou les bagnoles qui étaient autrefois les meilleures sur le marché? Il était plus que temps d'organiser un match comparatif pour le savoir!

La merveille de Wankel

Représentant le clan des usagés, nous avons droit à la merveille rotative de Mazda, une RX-8 de millésime 2006. Ce modèle n'est plus en vente, mais il y a quelques années, il s'agissait du fleuron de la marque d'Hiroshima. La voiture est motorisée par un engin rotatif de 1,3 litre. Nous allons passer outre les spécificités de cette motorisation, mais sachez qu'elle offre une fluidité de roulement sans pareil à haut régime (sa zone rouge se situe à un très respectable 9 000 tours/minute) ainsi que 250 chevaux reliés à une transmission manuelle à six rapports courts. Quant à la maniabilité du bolide de Mazda, elle est considérée comme l'une des meilleures à ce jour.

Les rejeton de l'union Subaru-Toyota

Parmi les véhicules neufs, l'un des coupés sport les plus attirants est sans conteste le duo Subaru BRZ/ Scion FR-S. Cette bagnole a pris d'assaut le marché récemment, et sa recette est simple et diablement efficace : un poids plume, un moteur Boxer développé par Subaru et un châssis agile conçu par Toyota. Pour ce match, nous avons eu droit à l'ultime représentante de cette gamme, une BRZ édition Aozora (ciel bleu, en japonais). Cette version n'améliore pas les performances, mais elle confère au coupé un style d'enfer : un ensemble complet de jupes, signé STI, des roues de 17 pouces recouvertes de peinture noire ainsi qu'un splendide intérieur décoré d'alcantara et de cuir bleu.

Sur la route, les deux voitures présentent certaines caractéristiques communes, mais on remarque aussi quelques différences clés : la BRZ est une voiture sportive à 100 %, elle ne fait aucune concession au nom du confort. C’est une approche louable quand on enfile les virages avec enthousiasme, mais on se lasse rapidement des suspensions sèches pendant un voyage sur l’autoroute. La Mazda se permet quant à elle quelques largesses au niveau de ses suspensions : pour reprendre le concept du pourcentage, c’est une sportive à 80 %. L’autre 20 % la place dans la catégorie Grand Tourisme. Pour de longs trajets, c’est donc elle qui l’emporte. Cependant, sur la route, la BRZ ne consomme que 7,9 litres aux 100 km, tandis que la RX-8 ne peut descendre sous la barre des 10 L/100 km.

L’habitabilité est un autre point-clé où l’avantage d’un véhicule conçu pour une clientèle plus aisée se fait sentir : la RX-8 offre quatre portières (celles de derrière s’ouvrent à l’envers) et quatre adultes peuvent y prendre place dans un confort relatif. De plus, comme le réservoir est placé plus au centre du véhicule, le coffre est très profond. En comparaison, celui de la BRZ peine à contenir une épicerie pour deux personnes, et les places arrière ne sont là que pour des raisons d’assurances (parce qu’un coupé coute moins cher à assurer qu’un roadster). Avec mon siège réglé pour être confortable, il était impossible pour quiconque possédant une paire de jambes de s’asseoir en du conducteur. Encore une fois, avantage Mazda.

Nous n’avions pas accès à un circuit pour effectuer nos essais, mais nous avons tout de même pu comparer l’accélération des deux bolides sur la piste d’accélération de Napierville. Avec l’auteur de ses lignes au volant, la BRZ a franchi la ligne d’arrivée en 15,4 secondes, tandis que la RX-8 arrive deuxième avec un temps de 16 secondes. Considérant que la Mazda faisait au départ 50 chevaux de plus que la Subaru, on est en droit de se demander s’il n’est pas possible que le moteur rotatif ne se soit quelque peu essoufflé au cours des années… C’est un point important à considérer lors de votre magasinage : le nombre de chevaux annoncé par le manufacturier était valide quand la voiture est sortie d’usine, mais elle en a peut-être perdu quelques-uns en cours de route!

Sur les chemins tortueux, on découvre deux autos similaires : elles sont extrêmement stables, leur direction est précise et elles sont très amusantes à piloter. On note que le levier de vitesses de la RX-8 n’a rien perdu de sa légendaire précision, mais que l’embrayage commence à montrer des signes de fatigue. À l’inverse, la BRZ est toute fraiche, et ne demande qu’à être rétrogradée avant de sortir des virages. Il m’est impossible de trouver une gagnante ici.

Quelques calculs importants

Une fois la balade terminée, il faut aussi comparer les couts d’utilisation. Le plus important est bien entendu la voiture en tant que telle : à 31 395 $, la Subaru est finançable par le manufacturier à moins de 700 $ par mois (sur 60 mois), tandis qu’une RX-8 comme celle-ci pourrait être vôtre pour moins de 8 000 $. Sur la même période, on parlerait de paiements de 185 $. Les assurances seront évidemment plus chères pour un véhicule neuf, mais la différence est importante : 1 460 $ annuellement pour la BRZ, contre 333 $ pour la Mazda. Par contre, la voiture neuve a une garantie, et elle est… neuve. Ceci fait en sorte que rien ne nécessitera des réparations imprévues (où si c’est le cas, elles ne vous couteront pas un sou!). Dans le cas peu probable où votre belle voiture neuve doit passer plusieurs jours  au garage, vous pourrez sans doute conduire une voiture de service . Quant au bolide de seconde main, s’il tombe en panne sur le bord de l’autoroute, il faudra prévoir un petit budget d’urgence pour la dépanneuse, les pièces, les réparations…

Il n’y a pas de réponse magique à l’éternelle question « neuf ou usagé ». Chaque côté a ses avantages, mais aussi ses défauts. Après avoir passé quelque temps avec ces deux belles bagnoles, j’aurais tendance à croire qu’il n’y a pas de mauvaises réponses. Il suffit de savoir dans quoi on s’embarque!

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