Volvo XC90 T8 2016 : l'approche technique

Publié le 30 septembre 2016 dans Essais par Frédérick Boucher-Gaulin

De prime abord, il peut sembler illogique pour Volvo de choisir son véhicule le plus lourd, le VUS XC90, comme plate-forme pour nous faire découvrir sa nouvelle motorisation hybride rechargeable. Un modèle moins gros, urbain et léger, comme la S40, serait peut-être plus efficace et plus utile à l'acheteur moyen, mais il y a d'autres facteurs à considérer.

Premièrement, seul le XC90 est actuellement construit sur la nouvelle plate-forme du constructeur et, puisque celle-ci a été dessinée avec ce type de motorisation en tête, il est beaucoup moins coûteux pour le fabricant de l'incorporer dans ce véhicule. Cependant, avec l'arrivée de la berline S90 cet hiver, un second modèle pourra héberger les batteries et les moteurs électriques dont nous parlons.

Deuxièmement, cette technologie ajoute de la complexité au véhicule et donc quelques milliers de dollars à la facture : le T8 débute à 74 150 $, ce qui le rend environ 13 000 $ plus cher qu'un XC90 s'abreuvant uniquement à l'essence.

En vaut-il la peine?

Photo: Frédérick Boucher-Gaulin

Plus qu'un fil et une batterie

Il est tout d'abord important de nommer les différences entre la motorisation nord-américaine de base du XC90 — la variante T6 — et le modèle hybride rechargeable T8. Si les composantes sous le capot sont relativement les mêmes (moteur quatre cylindres Drive-E de 2,0 litres turbocompressé et suralimenté, puissance de 316 chevaux, couple de 295 livres-pied, boîte automatique à huit rapports), il y a quelques distinctions notoires : la version T8 n'offre pas de rouage intégral mécanique, par exemple.

Plutôt que de faire passer la puissance via un arbre de transmission, c'est un moteur électrique situé sur l'essieu arrière qui s’occupe de faire tourner les roues arrière. La boîte automatique n'est donc reliée qu'aux roues avant. Lorsque les conditions le permettent, le XC90 T8 peut rouler en mode tout électrique; à ce moment, ce sont les roues arrière qui se chargeront de propulser le camion.

Dans les cas où la transmission intégrale est tout de même souhaitée, un second moteur électrique entre en action; monté entre le quatre cylindres et la boîte automatique, celui-ci agira de concert avec son confrère à l'arrière pour donner un maximum de traction.

Lors d'accélérations intenses — ou encore si la batterie est trop faible —, le petit 2,0 litres est sollicité; s'il déploie sa puissance maximale et est aidé des moteurs électriques, le VUS livre jusqu'à 400 chevaux. En termes d'accélérations, cela se traduit par un 0-100 km/h en environ six secondes et un temps de reprise entre 80 et 120 km/h en 4,7 secondes. Pour un VUS de cet acabit, c'est fort respectable. Vrai que le Porsche Cayenne S E-Hybrid, son plus proche compétiteur technologiquement parlant, sera plus rapide, mais il est aussi plus énergivore... et plus dispendieux.

Photo: Frédérick Boucher-Gaulin

Pour régénérer les piles du XC90 T8, il y a deux façons de procéder : on peut soit rouler en mode recharge, qui utilise l'énergie cinétique générée lors du freinage ainsi qu'une partie de la puissance du moteur à essence pour renvoyer des électrons dans la batterie, ou prendre le temps de les charger à partir d'une prise murale; les temps de recharge varieront entre quatre et huit heures, mais vous n'aurez généralement pas à attendre que les piles soient complètement pleines.

Il y a possibilité de rouler en mode tout électrique; à ce moment, le XC90 a une autonomie d'environ 40 kilomètres. C'est peu, mais comme beaucoup de gens ne voyagent moins de 50 kilomètres dans une journée, la consommation d'essence sera grandement diminuée.

En outre, c'est en roulant en mode normal que le VUS se démarque réellement : tout comme dans un véhicule hybride ordinaire, les moteurs électriques s'occupent des départs et des manœuvres à basse vitesse, tandis que le 2,0 litres aidera lorsque le véhicule aura besoin de plus de jus. Durant une semaine d'essai, j'ai pu enregistrer une consommation moyenne de 8,9 litres aux 100 kilomètres; mon trajet quotidien faisant moins de 30 kilomètres, le quatre cylindres n'a pas été sollicité pendant cinq jours. Pendant la fin de semaine, j'ai roulé de bonnes distances sur l'autoroute pour équilibrer la conduite urbaine et grand-route.

Le transfert entre les différents modes (électrique uniquement, à essence ou hybride) se fait de façon complètement invisible; il faut avoir l’œil sur les écrans pour savoir quand le véhicule change de système de propulsion. De même, pas un bruit de roulement ne se fait entendre. Même à plein régime, le quatre cylindres est très silencieux, et en mode tout électrique, on peut quasiment surprendre quelqu'un en arrivant furtivement derrière lui!

Photo: Frédérick Boucher-Gaulin

Pour le reste, la conduite du XC90 T8 ne diffère pas foncièrement de celle de son petit frère à essence : le confort magistral est de retour, le gigantesque écran central affiche les mêmes informations, la chaîne stéréo Bowers & Wilkins est encore une fois l’une des références dans son segment (je vous invite d'ailleurs à lire mon essai du Volvo XC90 T6 pour plus d'informations sur le reste du VUS).

La question à 13 000 $

Mais finalement, toute cette technologie vaut-elle les 13 000 $ supplémentaires demandés pour le modèle T8? À moins que votre trajet quotidien vous permette de rouler sans dépenser une goutte de pétrole la majorité du temps, je crains que non... Mais cela n'est pas dû au fait que le T8 est un mauvais véhicule, bien au contraire. Il faut plutôt blâmer la qualité du T6, je pense : celui-ci vous offrira 80% de la performance du T8, le même confort princier et qualité d'assemblage qui font la réputation de Volvo ainsi qu'une économie de carburant très raisonnable (sous la barre des 11 litres aux 100 km).

Mais bon, sachez que si vous devez absolument avoir un VUS vert, le XC90 T8 est probablement l’un des meilleurs sur le marché... Et le gouvernement québécois vous octroiera un rabais de 4 000 $ si vous le choisissez!

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Volvo XC90 2016
Version à l'essai T8 Excellence
Fourchette de prix 60 700 $ – 73 400 $
Prix du modèle à l'essai 96 072 $
Garantie de base n.d.
Garantie du groupe motopropulseur n.d.
Consommation (ville/route/observée) n.d. / n.d. / 8,9 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Acura MDX, Audi Q7, BMW X5, BMW X6, Infiniti QX70, Jeep Grand Cherokee, Lexus RX, Mercedes-Benz Classe M, Porsche Cayenne, Volkswagen Touareg
Points forts
  • L'économie d'une berline intermédiaire
  • Puissance instantanée
  • Confortable au possible
  • Style réussi
Points faibles
  • Facture salée
  • Fiabilité encore incertaine
Fiche d'appréciation
Consommation 4.5/5 Si vous faites moins de 40 kilomètres par jour, le XC90 T8 ne vous coutera pas un sous en essence.
Confort 5.0/5 Volvo crée actuellement les quelques-uns des meilleurs habitacles de l'industrie, et le XC90 ne fait pas exception.
Performances 4.0/5 Les 400 chevaux ne donnent pas l'impression d'être présent, mais il permettent d'accélérer le VUS a un rythme impressionnant.
Système multimédia 5.0/5 Si vous avez déjà utilisé un téléphone intelligent, le système de Volvo est intuitif; de plus, le système Bowers & Wilkins
Agrément de conduite 3.0/5 Même s'il n'est pas spécialement amusant à piloter, le XC90 remplit parfaitement son rôle de moyen de transport efficace et confortable
Appréciation générale 4.0/5 Il est dispendieux, n'as pas une grande autonomie et ne vaut honnêtement pas la surprime demandé par rapport à un T6... Mais si c'est un VUS vert que vous voulez, vous ne regretterez pas le XC90 T8.
Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×