Chevrolet Tahoe 2019: La fête est finie

Publié le 1er janvier 2019 dans 2019 par Antoine Joubert

Lancé en cours d’année 2014, ce quatuor de gros VUS a instantanément connu un succès quasi inespéré, avec non loin de 8 000 ventes au pays dès la première année. Puis, l’an dernier, pendant que Ford n’écoulait nationalement qu’environ 3 500 unités de son duo Expedition/Navigator, les Suburban/Tahoe/Yukon/Escalade accumulaient près de 15 000 ventes. Évidemment, ce nombre est plus modeste que celui d’une Cruze ou d’un Equinox, qui se vendent à environ 25 000 exemplaires chacun, sauf qu’ici, le profit est deux, voire trois fois plus important. Ne soyez donc pas étonnés si GM met beaucoup d’énergie pour promouvoir ces monstres politiquement incorrects, mais tant appréciés du public.

Il faut dire que le marché du gros VUS, où la demande est pourtant en hausse, n’est l’histoire que de quelques joueurs. Pour l’heure, GM domine largement, alors que Ford constitue le seul ennemi à prendre au sérieux. Quant à Nissan et Toyota, elles n’y jouent que des rôles de figuration.

Tout pour plaire

Cela va de soi, nos sujets jouissent d’une réputation en or. Les amateurs apprécient avec raison leur style très angulaire, dont la présentation varie passablement d’une marque à l’autre. En effet, si Chevrolet peut être considérée comme étant « polie » en matière de style, GMC montre davantage ses muscles, surtout avec une version Denali plutôt exubérante. L’apport pour 2019 de l’ensemble Stealth sur certaines moutures du Yukon lui donne aussi fière allure, faisant appel à des jantes noires de 22 pouces, et à de multiples garnitures esthétiques de même teinte. Quant à Cadillac, une calandre gigantesque et un déferlement de chrome expriment outrageusement son statut hiérarchique au sein de la gamme. Bien sûr, les trois marques proposent des variantes allongées, dont les nomenclatures respectives sont Suburban, Yukon XL et Escalade ESV.

À l’inverse de Chevrolet et GMC, Cadillac se distingue avec un poste de conduite qui lui est propre. La finition de haut niveau est évidemment de mise, mais il faut donner l’avantage ergonomique aux autres membres de la famille. Chez Cadillac, les menus complexes de l’instrumentation et l’insupportable système CUE (commandes tactiles au bloc central) viennent assombrir le bilan d’un environnement pourtant fort appréciable. Pour jumeler summum du luxe et efficacité ergonomique, le Yukon Denali devient ainsi la formule la plus intéressante. Qu’à cela ne tienne, l’ensemble des versions profite d’un écran central bien conçu, d’une console modulable, de sièges très confortables et de plusieurs prises USB.

Sur le plan technique, GM fait ici toujours appel à sa plate-forme K2, aussi utilisée pour les camionnettes HD Silverado et Sierra 2019. Vieillissante, mais tout de même très robuste, celle-ci permet d’obtenir une excellente rigidité structurelle. D’ailleurs, les craquements et bruits de caisse se font rares à bord de ces véhicules, du moins lorsque les sièges de troisième rangée sont abaissés.

D’une étonnante maniabilité, cette famille de VUS est particulièrement appréciable pour ses moteurs. Chevrolet et GMC offrent d’emblée un V8 de 5,3 litres dont la réputation est indéniable, toutefois le saut vers le moteur de 6,2 litres (de série avec Yukon Denali et Escalade) est sérieusement à considérer. Pas plus gourmand, par contre nettement plus fort en couple, il procure un rendement tout simplement plus agréable, en plus d’être automatiquement jumelé à l’automatique à dix rapports. Pour 2019, GM le propose désormais sur le Tahoe RST et sur le Yukon avec l'ensemble Stealth. Sachez cependant que les jantes de 22 pouces, certes très jolies, composent moins bien avec les routes du tiers-monde (lire les nôtres!) et avec les roulières de nos splendides autoroutes…

La menace

Les nouveaux Ford Expedition et Lincoln Navigator font mal. Très mal. Leur conception moderne et leurs multiples innovations font prendre un sérieux coup de vieux à notre trio assurément attrayant, mais dépassé sur le plan technique. À titre d’exemple, le manque de dégagement aux places arrière, causé par la présence d’un essieu rigide, était déjà déplorable lors du lancement du véhicule en 2014. L’impact d’une telle suspension est si majeur que l’espace, le confort et le comportement s’en voient affectés. Il s’agit donc, sans contredit, du gros point faible de ces véhicules, qui seront vraisemblablement renouvelés pour 2020.

D’ici là, il est clair que Ford rattrapera le temps perdu en faisant briller ses nouveaux chevaux de bataille. Cela signifie-t-il qu’il faut ignorer les Tahoe, Yukon et compagnie? Non, puisque ceux-ci profitent toujours d’excellents moteurs et d’une bonne fiabilité, alors que Ford doit faire ses preuves.

Feu vert

Feu rouge

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