Vous souvenez-vous de… l’Oldsmobile Aurora?

Publié le 28 janvier 2020 dans Voitures anciennes par Hugues Gonnot

L’Oldsmobile Aurora, c’était l’aube d’une ère nouvelle pour Oldsmobile. Une vision moderne de la marque qui allait la propulser fermement dans les années 2000.

Pourtant, avec l’Aurora, on a essayé de sauver Oldsmobile… tout en s’en distançant. Vous avez dit paradoxe?

Il y a urgence!

Les années 70 et la première moitié des années 80 ont été excellentes pour Oldsmobile. La Cutlass, sous toutes ses formes, se vend comme des petits pains chauds. Et puis, c’est la descente aux enfers. Brutale.

Les ventes passent de 1,1 million d’exemplaires en 1985 à moins de 500 000 en 1990. Les raisons? Une image de marque poussiéreuse, la concurrence japonaise et européenne qui s’intensifie et une rivalité interne avec les autres divisions de GM. La recette qui a marché par le passé, coussins moelleux et lignes conservatrices, ne semble plus fonctionner.

La direction de GM décide d’injecter du sang neuf dans la division. Cette injection prendra la forme d’un véhicule concept présenté en 1989, la Tube Car. À la place d’être coupées à la serpe, les lignes sont souples. De ce concept, l’Aurora reprendra les proportions générales, les vitres sans montants, la lunette arrière enveloppante et le bandeau de lumière arrière intégral (elle ne retiendra cependant pas les portes-suicide).

Photo: General Motors

Les petits plats…

Pour l’Aurora, Oldsmobile ne lésine pas. L’auto repose sur la plate-forme G traction avant ultrarigide, partagée avec la Buick Riviera, lancée elle aussi en 1995, ainsi que les futures Pontiac Bonneville, Buick Park Avenue et Cadillac Seville.

Pour la motorisation, la division s’est tournée vers Cadillac et son V8 Northstar, inauguré en 1993 sur l’Allanté. Elle descend la cylindrée de 4,6 litres à 4,0 litres (histoire de respecter la hiérarchie des marques) et la puissance passe de 295 à 250 chevaux. Il est à noter que ce moteur ne sera installé que sur deux autos : l’Aurora et la Shelby Series 1 (poussé à 320 chevaux). Ce bloc, baptisé L47, est accouplé à une transmission automatique 4T80-E à 4 rapports, jusque-là réservée à Cadillac.

Les lignes de vaisseau spatial autorisent un coefficient de traînée de 0,32 et le style général préfigure les futurs modèles de la marque (Alero et Intrigue). Étonnamment, on ne voit pas de logos Oldsmobile à l’extérieur. Le nom ne peut être vu que sur le système de son et le cache moteur. À la place, on retrouve un logo avec un A stylé. Surprenant pour un modèle qui est censé représenter l’avenir de la marque de ne pas afficher ladite marque!

À l’intérieur, l’influence est clairement européenne. La console est orientée vers le conducteur et l’ergonomie est optimisée. L’Aurora vient très bien équipée de série : freins ABS, sièges électriques en cuir avec mémoire, finition en vrai bois,chaîne stéréo à 6 haut-parleurs, ordinateur de bord, coussins gonflables conducteur et passager… Peu d’options sont disponibles : la chaîne hi-fi Bose Acoustimass, les sièges chauffants et l’ensemble Autobahn (comprenant des pneus Michelin indice V et un rapport de pont qui passe de 3,48:1 à 3,71:1).

Photo: General Motors

Il y a de l’espoir, mais…

À son lancement, pour le millésime 1995, l’Aurora est favorablement accueillie par la presse qui apprécie ses lignes, son moteur, son intérieur et ses prestations dynamiques. Son prix est de 41 250 $ au Canada.

La première année, elle réalise de bons scores de ventes : près de 46 000 exemplaires. Mais les chiffres baissent rapidement pour atteindre seulement un peu moins de 19 000 immatriculations en 1999, dernier millésime de la première génération. C’est peu et les ventes d’Oldsmobile continuent de baisser régulièrement.

Phase II

La deuxième génération de l’Aurora arrive en concession début 2000 comme modèle 2001. Elle est plus courte est ses lignes sont nettement moins sensuelles. Elle repose sur la même plate-forme G (légèrement modifiée) et reçoit toujours le V8 L47 de 250 chevaux.

Un nouveau V6, lui aussi dérivé du Northstar (il sera surnommé Shortstar), est proposé. D’une cylindrée de 3,5 litres, il offre 215 chevaux. Bizarrement, il ne sera monté que sur des Oldsmobile (Aurora et Intrigue). L’intérieur est également plus conventionnel. L’accueil du public n’est pourtant pas mauvais et les ventes s’élèvent à près de 54 000 exemplaires pour 2001 (avec un millésime allongé cependant).

Photo: General Motors

Le clou dans le cercueil

Mais voilà que GM annonce en décembre 2000 qu’Oldsmobile est condamnée. La marque n’aura pas droit à de nouveaux modèles et disparaîtra d’ici quelques années.

Les ventes d’Aurora baissent à moins de 11 000 exemplaires en 2002. Pour 2003, le V6 est supprimé et le modèle réalise à peine 7000 ventes. Les acheteurs sont passés à autre chose. Les 500 derniers exemplaires d’Aurora sont désignés « Final 500 » et reçoivent une peinture spéciale bourgogne (Dark Cherry Metallic) et des roues chromées. La production de l’Aurora s’arrête en mars 2003 et celle d’Oldsmobile en avril 2004. La plus vieille marque automobile américaine disparaissait dans une quasi-indifférence.

Pourtant, il n’est pas certain que l’Aurora (Phase I) ne soit pas « collectionnable » un jour. Elle offre des lignes uniques et s’avère être l’une des GM les plus intéressantes des années 90. Son plus grand tort est peut-être d’avoir été une Oldsmobile…

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