COVID-19 : des offres « comme on n’en a jamais vu à partir de maintenant » - Robert Poëti
À l’aube d’une réouverture totale des concessionnaires, Robert Poëti s’est entretenu avec l’équipe du Guide de l’auto.
L’ancien ministre des Transports du Québec, maintenant à la tête de la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec (CCAQ), est confiant que le protocole des bonnes pratiques sanitaires produit par l’organisation est une mesure suffisante pour assurer le retour au travail de l’ensemble des employés de l’industrie.
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Rappelons que les garages et ateliers de mécanique se sont ajoutés à la liste des services essentiels le 15 avril dernier. Or, la vente dans sa forme traditionnelle d’un véhicule par un commerçant ne sera permise qu’à partir du 4 mai, sauf pour la région de Montréal où la date a été fixée au 11 mai.
Un protocole qui fait du chemin
Afin de rendre possible la réouverture partielle des concessionnaires pour assurer l’entretien des véhicules, la CCAQ a mis sur pied un protocole incluant diverses mesures ayant pour but de mettre de l’avant les bonnes pratiques sanitaires afin de protéger à la fois les employés et les consommateurs. La CCAQ se positionne comme un leader dans le domaine.
« Ce protocole-là a été diffusé à la CADA, qui est notre grand frère canadien. Et ils l’ont transmis à l’Ontario qui l’ont utilisé intégralement et quelques autres provinces », se félicite Robert Poëti. « Ensuite, il a été soumis à la NADA, ce qui représente 16 000 concessionnaires aux États-Unis, et puis ils l’ont pris intégralement copié-collé. Et depuis une semaine, même le Mexique l’utilise » exprime fièrement M. Poëti.
Des aubaines à venir
Pour le consommateur désirant changer son véhicule, des offres intéressantes pourraient se présenter à lui prochainement. « Le printemps est la période où on fait le plus d’affaires, c’est-à-dire qu’on a le plus de modèles en inventaire sur les terrains. Actuellement, il y a des centaines de millions de dollars [sur les terrains]. Il y a des véhicules 2020 qui sont arrivés, et vous savez comme moi qu’à l’automne, ce sont les 2021 qui rentrent », explique M. Poëti.
Ainsi, en raison d’une offre qui pourrait être plus grande que la demande, il est légitime de croire que les manufacturiers et les concessionnaires devront user de créativité afin rattraper le temps perdu au cours des dernières semaines d’inactivité.
Sans préciser la nature des aubaines qui s’offriront aux consommateurs en quête d’un nouveau véhicule, M. Poëti est catégorique. « À partir de maintenant et dans les mois à venir, il y aura des programmes comme on n'en a jamais vu. »
La vente en ligne, une option envisageable?
Afin de limiter les interactions humaines, la vente en ligne d’un véhicule neuf fait partie des solutions qui ont été proposées à maintes reprises.
En revanche, la législation québécoise en place ne le permet pas. À cet égard, Robert Poëti se montre ouvert à repenser la façon de faire actuelle. « Minimalement pour la signature électronique, je pense qu’on est rendu là à bien des égards. Je pense qu’il y a une très grande partie de la transaction qui peut être faite en ligne. »
Pour les consommateurs qui voudraient minimiser leurs déplacements et les interactions physiques, il pourrait s’agir d’une brillante alternative. Cela dit, le PDG de la CCAQ demeure convaincu que la livraison du véhicule en concession est toujours idéale.
Un coup dur pour l’industrie automobile
Les dernières semaines ont été particulièrement éprouvantes pour les concessionnaires de la province, qui réalisent habituellement leurs ventes les plus importantes au cours du printemps.
Si la date de réouverture potentielle du 4 mai devait être repoussée, M. Poëti affirme être « très inquiet » quant à la survie des concessionnaires de l’ensemble de la province.
« Actuellement, si cet inventaire-là ne sort pas, le poids économique, et je parle même de grands groupes […], est en péril et certains pourraient ne pas passer à travers la crise complètement et devoir fermer leurs portes. »
On retrouve pas moins de 40 000 emplois permanents dans l’industrie automobile au Québec. Parmi ceux-ci, au moins 35 000 se trouvent actuellement en arrêt de travail temporaire. Quant aux emplois indirects, leur compte s’élève à 100 000.