Au revoir, petite Golf !
Après plus de 40 ans à sillonner les routes du Québec sous les noms Rabbit et Golf, c’est l’heure de te dire au revoir. En effet, chère petite Volkswagen, des gens en Allemagne ont décidé que ta carrière nord-américaine était terminée.
En octobre dernier, c’est avec fébrilité que j’ai suivi les étapes du lancement de ta huitième génération. Est-ce que je t’ai trouvée magnifique au premier instant? Non, parce que comme à chaque changement, j’avais un peu de mal à m’habituer à ta nouvelle silhouette. Silhouette évolutive, certes, mais nouvelle quand même. Je t’avoue que j’étais nerveux. J'avais peur que tu abandonnes à ton tour la transmission manuelle, comme trop d'autres véhicules l'ont fait au cours des dernières années. Hé non! Tu es restée toi-même. Déjà, tu marquais des points.
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Dans les mois suivants, ç'a été au tour de la Golf GTI de se montrer le bout du nez. Franchement, tout semblait prometteur. Puis, on a appris que les États-Unis ne voulaient pas de toi, fidèle petite Golf régulière… À ce moment-là, je savais que c’était le début de la fin. Je me doutais que ça ne pouvait pas être économiquement rentable d’importer une compacte pour le Canada seulement alors qu’on sait bien que les acheteurs ont délaissé le segment au profit des VUS. Et comme Volkswagen n’est pas une œuvre de charité, c’était presque inévitable.
Et cette semaine, tous les espoirs sont tombés. Volkswagen Canada nous a confirmé la triste nouvelle. Mis à part les variantes GTI et R, le nom Golf ne figurera plus au catalogue du constructeur dès 2022. Et on est en deuil.
Tu as d’abord été toute petite, tu as été multicolore, tu as été sportive à tes heures, tu as été cabriolet, tu as renfermé un moteur VR6, tu as été familiale, tu as été quatre roues motrices. Tu as été bien des choses, chère petite Golf. Mais avant tout ça, tu as été un membre de la famille pour des millers de Québécois.
Une histoire de famille
Pour moi, Golf régulière, tu as été bien plus qu’une petite voiture. Tu as été mon autobus scolaire pendant mon école primaire. Oui, parce qu’en 2003, ma mère a acheté une Golf CL à 5 portes et à boîte manuelle.
Tu avais un petit moteur à quatre cylindres de 2,0 L qui ne développait que 115 chevaux. Tu étais tout sauf une bombe, mais tu n’étais pas moins attachante pour autant. Pas de vitres, miroirs ou portières électriques. Tout était à bras. Pas de lecteur CD non plus. Et quatre beaux enjoliveurs pour masquer les roues d’acier. La seule option ? Le climatiseur. Parce que même si ta carrosserie était rouge, il n’était pas question que nos bouilles le soient elles aussi en plein été.
Bref, une voiture dans toute sa simplicité comme il s’en fait de moins en moins.
Tu es arrivée à la maison au printemps 2003. Alors que j’avais que 7 ans à ce moment, j’avais déjà calculé que si mes parents prenaient soin de toi, tu deviendrais une bonne première auto pour me faire les dents à 16 ans.
Finalement, j’ai acheté une Chrysler Newport 1972 brune à 17 ans. Mais ça, c’est une autre histoire.
Bien que tu n’aies jamais été mienne, c’est entre autres avec toi que j’ai appris à conduire une voiture à boîte manuelle. Et une fois que j’ai eu le permis en poche, on pouvait partir tous les deux ensemble, sans accompagnateur. Ça, c’était la liberté!
En 2010, quand mes parents ont acheté un pick-up, tu es même devenue le navire familial principal. Tu venais de monter en grade. Mais à peine quelques années plus tard, il était temps de te dire au revoir. Ta remplaçante? Une autre Golf, mais cette fois, une version familiale avec un moteur à cinq cylindres. À boîte manuelle, bien entendu. Et encore aujourd’hui, elle est le fidèle moyen de transport de la famille Deguire-Goyer.
Cette histoire d'amour, tu l'as partagée avec des milliers et des milliers de foyers québécois. On a tous un souvenir, une histoire à raconter avec la Volkswagen Golf. Et même si les consommateurs d'ajourd'hui préfèrent des VUS comme le Tiguan, tu demeures à mes yeux l'âme de Volkswagen. Et pour ça, je crois qu'il y a quelqu'un à Wolfsburg qui manque solidement le bateau... en ne te le faisant plus prendre en direction de l'Amérique.