Lexus IS 2021 : dans l'ombre des Allemandes
Lexus ne lâche pas le morceau. Après avoir vu les ventes canadiennes de sa berline IS chuter de 21% entre 2018 et 2019, le constructeur japonais présente une nouvelle génération du modèle pour 2021.
Le Lexus IS 2021 aura donc la lourde tâche de faire gagner des parts de marché à Lexus dans la catégorie des berlines compactes de luxe, mais aussi de rivaliser avec des modèles déjà très bien établis.
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Voici comment Lexus compte s’y prendre.
Le plaisir en tête
De l’aveu même des gens de Lexus Canada avec qui l’équipe du Guide de l’auto a pu s’entretenir, les concurrents directs de la Lexus IS sont bien clairs : on vise le trio allemand composé par la Audi A4, la BMW Série 3 et la Mercedes-Benz Classe C. Trois modèles à la réputation déjà bien établie et dont les ventes surpassent largement celles de la IS.
Comment renverser la tendance? En offrant un produit nettement plus dynamique et plus agréable à conduire, nous répond-on du tac au tac. Dans cette catégorie de petites voitures au comportement sportif, le cœur l’emporte sur la raison. Et puisque l’excellente réputation de fiabilité qui suit Lexus est plus rationnelle que passionnelle, les ingénieurs de la marque doivent trouver d’autres arguments.
Cette nouvelle Lexus IS 2021 est donc construite à partir d’un châssis plus rigide que celui de la génération sortante. Plus longue et plus large que l’ancienne IS, elle fait également appel à des suspensions retravaillées à la fois plus rigides et plus légères. On nous promettait donc un comportement routier plus engageant, et ce même si les motorisations offertes n’ont pas changé d’un poil.
Sur de jolies routes sinueuses et juste assez enneigées, nous avons pu valider les promesses de Lexus. Pas de doute, cette nouvelle IS gagne définitivement des points pour le plaisir de conduire, même si l’ancienne était loin d’être mauvaise à ce chapitre. En virages, le véhicule nous obéit au doigt et à l’œil. Le moteur V6 de 3,5 litres est juste assez puissant et répond rapidement aux commandes de l’accélérateur. Quant au rouage intégral, il nous a permis d’attaquer les routes enneigées sans souci. Dans cette catégorie de véhicules, c’est carrément devenu un incontournable.
Un V6 qu’on apprécie
Le modèle que nous avons mis à l’essai était une IS 300 AWD, la version la plus vendue aux dires de Lexus. Avec cette variante, on réussit à extirper 260 chevaux du V6, qui est jumelé à une boîte automatique à six rapports. Une transmission assez vieillotte quand on la compare aux boites à sept ou huit rapports des concurrents. Cela n’aide en rien à réduire la consommation de carburant; nous avons terminé notre essai avec une moyenne de 10,5 L/100 km… mais il faut dire que nous ne nous sommes pas gênés pour pousser la machine.
La IS est également produite en variante IS 350, qui fait passer la puissance du V6 à 311 chevaux. Celle-ci est également livrée de série avec le rouage intégral et avec la même boite automatique à six rapports.
Il est également possible d’opter pour une IS 300 à roues motrices arrière, laquelle est uniquement livrable avec un moteur à quatre cylindres turbo de 2,0 litres. De l’aveu même de Lexus, cette variante ne représente qu’une très faible fraction des ventes de la IS. On en vient même à se demander pourquoi Lexus s’acharne à l’offrir. Après tout, des modèles comme la Audi A4 ou l’Infiniti Q50 viennent de série avec le rouage intégral. Heureusement, le coût pour passer au moteur V6 s’avère très raisonnable.
Pour le reste, la variante hybride brille par son absence, ce qui est plutôt étonnant compte tenu du fait que Lexus offre de telles motorisations avec plusieurs de ses modèles. Voilà une belle occasion ratée de se démarquer de la concurrence avec la IS. On n’a pas droit non plus à une version de haute performance qui pourrait venir se frotter aux BMW M3 et Audi S4 de ce monde. Du moins, pas pour le moment.
Une impression de déjà-vu
Si la Lexus IS a su nous impressionner sur la route, elle nous a laissé sur notre appétit pour ce qui est des nouveautés proposées.
D’abord, les modifications esthétiques sont pour le moins timides. On note évidemment quelques différences comme cette calandre toujours plus massive (ça en devient presque caricatural) et les feux qui se rejoignent à l’arrière. L’ensemble F Sport permet aussi d’opter pour des roues de 19 pouces, une nouveauté pour la IS. Reste que pour une nouvelle génération, les changements sont très faibles.
L’histoire se répète à l’intérieur, où l’habitacle nous garde en terrain connu. La présentation est jolie, quoique déjà un peu vieillotte pour un modèle qui vient tout juste d’être modernisé. Lexus a omis d’intégrer des technologies comme l’affichage tête haute ou la recharge par induction du téléphone cellulaire, mais on continue d’offrir un lecteur CD… Une drôle de décision, surtout pour un véhicule qu’on nous dit destiné aux personnes de 35 à 45 ans.
Cela dit, la qualité des matériaux utilisés est irréprochable. La chaine audio Mark Levinson mérite aussi une mention d’honneur, surtout avec le nouveau système ambiophonique à 17 haut-parleurs. Il faut aussi souligner les nombreux systèmes d’aide à la conduite offerts de série (Lexus+ 2.5), qui permettent une sécurité accrue à bord.
Le système d’infodivertissement est désormais contrôlé à partir d’un pavé tactile, semblable à celui que l’on retrouve sur un ordinateur portable. On a souvent critiqué d’autres modèles Lexus qui utilisent la même technologie, et force est de constater que c’est encore très pénible à utiliser.
Le pavé est capricieux et il requiert une trop grande attention de la part du conducteur. Conscients que cela ne fait pas l’unanimité, les gens de Lexus soulignent que l’écran central de la IS est désormais tactile On a donc le choix de ne pas utiliser le pavé. Par contre, ledit écran est positionné assez loin du poste de conduite, ce qui fait qu’on peut difficilement profiter de cette nouvelle fonction tactile sans avoir à s’étirer, ce qui demande encore une fois trop d’attention lorsqu’on conduit. En matière d’ergonomie et de convivialité, Lexus a encore de gros devoirs à faire. Au moins, la compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto est enfin intégrée.
Maintenant, combien pour tout ça? La Lexus IS 300 2021 est offerte à partir de 42 950 $. Cette mouture à quatre cylindres et à roues motrices arrière est livrée avec l’ensemble F Sport. Pour bénéficier du moteur V6 et du rouage intégral, il faut débourser au minimum 43 400 $, et 45 800 $ pour l’ensemble F Sport et ses roues de 19 pouces. Finalement, la puissante IS 350 se détaille à partir de 53 300 $.
Avec cette nouvelle mouture de la IS, Lexus a raison de vanter ses avancées en matière d’agrément de conduite. Cependant, les changements esthétiques et technologiques demeurent trop timides pour venir bousculer l’ordre établi au chapitre des ventes. Le trio allemand n’a pas à s’inquiéter.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Lexus IS 2021 |
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Version à l'essai | IS 300 TI |
Fourchette de prix | 41 645 $ – 53 745 $ |
Prix du modèle à l'essai | 44 145 $ |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 6 ans/110 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 12,3 / 9,1 / 10,5 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Alfa Romeo Giulia, Audi A4, BMW Série 3, BMW Série 4, Cadillac CT5, Genesis G70, Infiniti Q50, Mercedes-Benz Classe C, Tesla Model 3, Volvo S60 |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Avec un V6 et une transmission à six rapports, ne vous attendez pas à des miracles. |
Confort | Très confortable à l'avant, mais espace restreint pour les jambes à l'arrière. |
Performances | Le V6 ne déçoit pas, mais Lexus ne propose pas de réelle version de performance. |
Système multimédia | Le point faible de cette voiture. |
Agrément de conduite | Lexus avait promis une conduite plus engageante, et c'est bel et bien le cas. |
Appréciation générale | Un bon véhicule avec une présentation intérieure qui déçoit. |