Mitsubishi Outlander 2010, plus qu'un simple restylage

Si on se fiait à un simple examen visuel de cette nouvelle Mitsubishi, il serait facile de conclure que les responsables de la compagnie se sont contentés de modifier la grille de calandre de cette utilitaire. Toutefois, il faut y regarder de plus près et même analyser la mécanique afin de pouvoir mieux comprendre toutes les modifications qui ont été apportées à l’Outlander.

Il est vrai que c'est cette nouvelle apparence de la partie avant qui est le changement le plus évident. Chez Mitsubishi, on ne cesse de faire référence à la Lancer Evo qui a servi d'inspiration pour cette nouvelle chirurgie. Personnellement, je n'avais rien contre l’ancienne version, mais je dois admettre que plus les modèles d’une marque ont un air de famille en commun, mieux c'est pour la clientèle. De plus, cela donne une touche plus jeune et plus agressive à ce modèle. Mais, il ne faut pas oublier non plus les multiples chargements mécaniques qui permettent  à cette édition 2010 de pouvoir prétendre être renouvelée, du moins en partie.

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Mais avant, permettez-moi de vous décrire toutes les versions disponibles de la famille Outlander pour 2010. Elles se répartissent en trois modèles. Le ES est le seul modèle propulsé par le moteur quatre cylindres 2,4 litres et peut être commandé avec la  traction ou 4 roues motrices, L’Outlander LS offre une traction à 4 roues motrices sélectionnable par le conducteur et un moteur V6. Le modèle le plus huppé est le  XLS qui propose le moteur V6 3,0 litres et l’option du Super contrôle intégral. Les LS et XLS incluent également une 3e rangée de sièges permettant d’accueillir 7 passagers. Il faut également souligner que la puissance du moteur V6 est dorénavant de 230 chevaux, un gain de 10 chevaux par rapport au modèle de l'an dernier. Ce groupe propulseur est associé à une boîte automatique à six rapports. C'est d'ailleurs cette version que nous avons mise à l'essai.

Le changement le plus important

S’il est vrai que la modification de la partie avant de la voiture, l'augmentation de la puissance du moteur V6 ainsi que de nombreux autres petites retouches sont des changements quand même importants, l'élément le plus déterminant dans cette refonte est la mise au point du système Super contrôle intégral (S-AWC) avec différentiel avant actif. Cette technologie comprend une traction intégrale en prise permanente qui répartit le couple de gauche à droite, quand le différentiel avant actif fonctionne comme un différentiel à glissement limité électronique, et de l’avant vers l’arrière. Le Super contrôle intégral est associé au contrôle actif de stabilité et à un système d’anti patinage. En plus de la répartition automatique du couple, le pilote peut également bénéficier de plus de contrôle en tournant un gros bouton  gris argent placé sur la console. En mode normal, il est placé à la position Tarmac. Si vous roulez sur une chaussée plus glissante, vous tournez ce bouton vers la droite à la position Snow. Finalement lorsque les conditions se détériorent, on tourne encore un peu plus vers la droite pour atteindre le réglage Lock alors que la répartition du couple est identique à la gauche comme à droite.

Parmi les autres les améliorations dignes de mention, il faut souligner le système d’assistance de démarrage en côte sur les modèles à 4 RM. Ce mécanisme empêche le véhicule de reculer dans une côte lorsqu'on enlève le pied de sur la pédale de frein. Le véhicule demeure immobilisé pendant quelques instants, ce qui vous permet d'accélérer sans précipitation. Finalement, j'allais oublier de vous dire que si le moteur V6 a gagné en puissance, il est supposé consommer moins.

Un véhicule important pour Mitsubishi

Si ce constructeur accorde tant d'importance à cet utilitaire, c'est qu'il est un des produits phares de sa gamme avec le Lancer. Il était donc important de l'adapter aux goûts du jour et de raffiner sa mécanique afin de pouvoir demeurer parmi les meilleurs de la catégorie. En outre, il est important de souligner que l'équipement de série est on ne peut plus complet et il est également possible de se payer encore un peu plus de luxe par le biais du catalogue des options. Même si elle  est de série sur le XLS, la chaîne audio Rockford Fosgate Punch® de 710 watts avec 9 haut-parleurs est en option sur le ES à 4 RM et le LS. Elle comprend  un haut-parleur d’extrêmes graves de 10 pouces à double bobine niché dans son boîtier de 20 litres fait sur mesure, un processeur du signal numérique, le volume auto réglable selon la vitesse, un égaliseur et  un chargeur à 6CD/MP3 sur le tableau de bord.

Pour le reste, l'édition 2010 propose une cabine plus ou moins semblable à celle de l'an dernier, et ce n'est pas nécessairement une critique. Les sièges avant sont confortables, les places arrière correctes pour des personnes de taille moyenne tandis que la soute à bagages est passablement spacieuse. Soulignons que certains modèles sont dotés d’un troisième  siège qui s’escamote dans le plancher. Avant de vous enthousiasmer quant à cet accessoire, il est important de préciser qu'il s'agit d'un siège de dépannage avant tout. Une autre caractéristique de l’Outlander est son hayon arrière en deux pièces. La première partie,  la plus importante, est celle qui s'élève vers le ciel lorsqu'on ouvre la partie arrière. Une autre section constitue la partie inférieure et est relativement petite. Elle se rabat pour constituer une tablette d'appui, une extension au plancher de la soute à bagages ou encore pour servir de siège.

Je ne sais pas si je m'imagine cela, mais il me semble que la qualité des matériaux et des plastiques en particulier à été améliorée de même que la qualité d'assemblage. Par contre, la planche de bord est toujours constituée de nombreuses pièces. L’excellente habitabilité de ce véhicule est à souligner. L’Outlander offre un bon compromis entre de l'espace à  l'intérieur et une carrosserie aux dimensions tout de même raisonnables.

Le test final

Les constructeurs  auront beau s'extasier et  y aller des épithètes les plus délirants concernant les qualités de leurs véhicules, ce sera peine perdue si le véhicule en question proposait un comportement routier plus ou moins intéressant et un agrément de conduite mitigé. C'est pourquoi nous avons effectué différents essais que ce soit en ville ou sur la grande route et même sur des routes secondaires pour vérifier si le modèle s'était amélioré de façon substantielle. Il ne faut pas oublier que l’Outlander 2009 figurait parmi les meilleurs de sa catégorie et la version 2010 améliorée devrait logiquement conserver son rang ou l'améliorer un tant soit peu. Il faut se souvenir que lorsqu'un véhicule est parmi les meilleurs de sa catégorie, les modifications et améliorations apportées ne permettent pas de passer du noir ou blanc, mais cela doit être conséquent.

Même si on dit que le moteur V6 a gagné quelques chevaux, cela n'a pas tellement paru la plupart du temps. Mais lors d’accélérations franches, lors des dépassements, on sentait que le moteur était plus en verve. Il faut également accorder de très bonnes notes à la transmission automatique à six rapports qui est transparente et efficace. D'autre part, même si notre essai s'est effectué en hiver, j'ai remarqué une consommation légèrement améliorée de ce moteur revu et corrigé. En effet, la moyenne observée à été de 11,2 litres au 100 km alors qu'elle était de 12 litres aux 100 km sur la version précédente. En été, et avec un moteur mieux rodé, je suis persuadé qu'en conduisant de façon économique, ce que je n'ai pas fait, vous allez atteindre probablement une cote meilleure surtout lorsque vous serez seul dans la voiture.

Il faut également ajouter que la tenue de route de cette nipponne est supérieure à la moyenne de la catégorie. Avec sa suspension indépendante aux quatre roues, une barre anti rapprochement de la suspension avant et une plate-forme très rigide, il est facile d'expliquer pourquoi l’Outlander peut ajouter le qualificatif sport à celui d'utilitaire. Par contre, les bruits éoliens qui se sont infiltrés dans l'habitacle lorsque je roulais sur l'autoroute sont à mettre dans la colonne des moins. Mon modèle d'essai était équipé d'un système de navigation par satellite. Je l'ai essayé pour me rendre à un endroit bien précis et le système s'est acquitté de la tâche sans problème. Je ne suis pas un gourou de ce genre d'accessoires, mais j'ai bien aimé sa simplicité. Par contre, j'aurais aimé trouver le moyen de le désactiver sur le chemin du retour alors que la voie de la madame ne disait sans cesse de faire demi-tour que je faisais fausse route. Ce sera pour la prochaine fois.

Même si la neige n'était pas tellement au rendez-vous, j'ai profité de l'état très glissant d’un stationnement recouvert de neige durcie et de glace pour vérifier l'efficacité du fameux système Super contrôle intégral (S-AWC). Par rapport au rouage intégral plus ou moins conventionnel disponible en option sur la ES est de série sur la LS, le S-AWC  est de loin d'une plus grande efficacité. Ce n'est pas que le système de base soit mauvais, mais la version plus sophistiquée réagit immédiatement et la stabilité longitudinale du véhicule est meilleure. J'ai même réussi à trouver un champ recouvert de quelques centimètres de neige et j'ai pu également apprécier l'efficacité de ce système dans la neige.

Somme toute, on a fait ses devoirs chez Mitsubishi et le nouvel Outlander propose un bon mélange d'améliorations pratiques. Je ne serais pas surpris si les ventes de cette nouvelle cuvée soient encore plus importantes que celle de sa devancière qui figurait parmi les Mitsubishi les plus en demande.