Véhicules électriques : des ventes en baisse en 2020, mais pourquoi?
Il s’est vendu 3,24 millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables dans le monde en 2020, ce qui est pratiquement une augmentation de 1 million par rapport à 2019, alors que ce sont 2,26 millions de véhicules dans le genre qui avaient trouvé preneur.
Dans un contexte où de plus en plus de pays choisissent de bannir la vente de voitures neuves à essence d’ici quelques années, il semblerait que le marché soit sur la bonne voie. Cela dit, malgré ce nouveau record, il y a une petite ombre au tableau : au Canada, les ventes de véhicules électriques ont baissé en 2020…
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Comment expliquer cela? Est-ce un signe que la magie est déjà passée ici? Est-ce que ça veut dire que tous ceux qui voulaient une voiture électrique en ont une, et que le reste des automobilistes préfèrent garder leur gros VUS à essence?
Une question de politique
Afin d’en apprendre davantage sur la situation, Le Guide de l’auto s’est entretenu avec Daniel Breton, ancien ministre de l’Environnement du Québec, aujourd’hui à la tête de Mobilité électrique Canada - un organisme non gouvernemental dont la mission est la promotion et l’éducation quant à l’adoption des véhicules électriques, tant par les particuliers que par les industries.
Pour M. Breton, les hypothèses que nous avançons plus haut sont un peu trop spéculatives. Selon lui, le principal problème quant à cette baisse n’est pas au niveau de la demande des Canadiens pour des voitures électriques, mais bien au niveau de l’offre.
Au Canada, il n’y a qu’un concessionnaire sur trois qui a des voitures électriques en réserve. Si l’on exclut le Québec et la Colombie-Britannique, les deux seules provinces canadiennes à offrir un incitatif à l’achat d’un véhicule électrique, ce n’est qu’un concessionnaire sur cinq qui en a en stock.
Mais où sont donc ces voitures électriques?
Si l’industrie manufacturière semble aujourd’hui être bien en marche, il ne faut pas oublier que pendant les premiers mois de la pandémie de COVID-19, la production de la majorité des usines automobiles a été mise sur pause. Cette situation a provoqué un retard de production.
Comment expliquer un record de ventes à l’échelle mondiale, alors? C’est que le retard de production est relatif à l’objectif de production, et comme les manufacturiers appréhendaient une hausse de la demande mondiale, ils avaient déjà prévu en faire plus.
L’ennui, c’est que les voitures produites ne se sont pas rendues chez nous, pour une raison de législation. Certains gouvernements dans le monde, comme en Europe, obligent les constructeurs à compenser la pollution de la vente de leurs grosses cylindrées par la vente de voitures électriques, sans quoi on s’expose à des amendes. Le Canada et les États-Unis n’ont pas ce genre de contraintes en place.
Alors, voilà cette baisse expliquée. Ceux qui veulent des voitures électriques, dans bien des marchés canadiens, n’arrivent tout simplement pas à s’en procurer puisque d’autres pays aux Lois plus strictes sont priorisés.
Cela dit, avec l’arrivée de Joe Biden à la présidence des États-Unis, cela pourrait bien changer. Et si les Américains vont en ce sens, il y a fort à parier que le Canada suivra.